De l’utilité du retour aux cellules de quartiers ou d’entreprises !

Publié le 24 avril 2024

La section PCF de Béziers, comme beaucoup d’autres en France, est persuadée que l’avenir du Parti communiste passe par la création ou la recréation de cellules de quartiers et d’entreprises qui organisent dans la proximité les gens, les ouvriers et employés sur les maux et les souffrances qu’ils vivent au quotidien.

Ainsi, pour faire court, nous sommes persuadés qu’il ne peut y avoir de parti révolutionnaire sans occuper le terrain avec une dimension organisationnelle et émancipatrice. Sans cela, pas d’espoir d’enrayer l’abstention ni la progression de l’extrême droite qui, elle, n’a que très peu de militants locaux. Notre travail doit donc consister à reconstituer le maillage politique et de voisinage du PCF en faisant vivre des cellules avec un militantisme de proximité.

C’est aussi une des solutions pour ne pas abandonner des électeurs abusés par les médias dominants et les abstentionnistes. De toute manière, l’équation est simple, sur une ville comme Béziers de 80 000 habitants, gérée par un maire d’extrême droite député de la circonscription et sa femme, avec trois quartiers prioritaires de la ville et 20 militants actifs pour 140 adhérents, chacun comprendra que le défi est impossible à relever.

En partant de ce constat, en deux ans, nous avons recréé une cellule d’entreprise, les cheminots, et dernièrement une cellule de quartier qui prend toute sa place dans la campagne électorale pour la liste Gauche unie conduite par Léon Desfontaines.

En deux mois, la cellule est passée de 4 à 10 membres avec deux adhésions ; elle s’est trouvée un nom, Élise Carbonne, une résistante de Béziers complètement invisibilisée par une histoire dominée par les hommes après la Libération.

Et pourtant, Élise Carbonne fut responsable pour Béziers du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme en 1936. Elle déploya à ce titre une grande activité en faveur de l’Espagne républicaine, fut torturée dans la journée du 15 août 1944 et découverte pendue à un fil de fer, sans doute par ses bourreaux qui lui avait porté tant de coups qu’elle avait perdu l’usage de ses bras et de ses jambes. Une rue de Béziers, rue des Époux-Pignol, du nom de son mari, lui aussi résistant, perpétue leur souvenir.

Ainsi, les camarades de la cellule ont lié la question mémorielle à celle du féminisme. En deux sorties, dans une campagne qui démarre, en lien avec le plan de travail de la section, plus de 1 500 tracts ont été distribués par la cellule, des panneaux d’affichages ont été tenus, et des contacts pris pour renforcer le Parti, au plus près des citoyens, avec la pétition vie chère du PCF signée notamment devant l’école du quartier !

Imaginons un instant le résultat de l’activité militante si nous disposions d’une dizaine de cellules du même acabit sur la section !

C’est en cela une des voies, sinon la seule, que nous devons prendre afin de reconstruire une action collective de classe pour porter des solutions transformatrices et révolutionnaires, passer d’une classe en soi à une classe pour soi et forger la conscience de classe du prolétariat et la mobilisation populaire contre le capitalisme.

 

Jean-Marc Biau

P/ La section PCF de Béziers et la cellule Elise Carbonne

Article publié dans CommunisteS, n°993, 24 avril 2024.